Amore ed Odio

Les grilles s'ouvrent et les soldats me poussent brusquement dans l'arène. J'avance, un peu désorienté par le passage de l'ombre à la lumière et par les mouvements de foule qui s'offrent sous mes yeux écarquillés. J'avance, d'un pas hésitant, le sable brûlant mes pieds nus. Mais j'avance, sous les cris des hommes et femmes hystériques qui veulent encore plus de sang, qui veulent de MON sang. Je me place au milieu de l'arène, face au Podium d'où Marcus me regarde d'un air parfaitement indifférent. Ses acolytes, à ses côtés ont un regard brillant de plaisir et d'excitation. Celle des morts qui m'ont précédé, celle de ma future mort.
Mon visage se ferme, mes yeux se font plus durs. Ils n'auront pas ma peau aussi facilement ! Je me battrais pour obtenir les faveurs du public et donc, de l'empereur.

Les cors résonnent et mon destin s'avance vers moi. Si je suis affublé d'une simple lame et bouclier, lui, c'est un mirmillon. Un combattant lourd. Je le regarde, essayant de capter son regard derrière son scutum mais sans succès, le voilà déjà qui se jette sur moi après le lancée de combat donné par l'empereur. A peine ai-je levé le bras que déjà je me fais embrocher, mon sang jaillissant de mes tripes... Je vais mourir, je le sens...

Beaucoup de détails me reviennent alors en mémoire. La raison de ma présence : Sirvius, un esclave à l’Oasis de Jacinthe. Nous nous sommes fourvoyés, pensant que nous pourrions nous échapper et disparaître. Vivre loin de tout ça, seuls, avec juste notre amour. Mais qu’avions nous imaginé là ? Etait-ce vraiment possible ? Un esclave et un gladiateur… ? Pensez-vous vraiment que les sentiments ont une valeur ?